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20 façons d'aider ton enfant à résoudre les problèmes en maths

Dernière mise à jour : 3 août 2023

En temps que professeure de mathématiques, et puisque je propose des ateliers de soutien, je reçois très souvent des parents qui me disent "Mon enfant a des difficultés à résoudre les problèmes en maths".

Il faut dire que rien que le nom, déjà, "Problème", laisse à penser que ça va poser ... problème.

De mon expérience auprès des enfants que je vois en atelier de soutien, mais aussi auprès des enfants dont je m'occupe quotidiennement à l'école-collège où je suis enseignante, je remarque qu'il existe 4 raisons principales pour lesquelles un enfant a des difficultés à résoudre des problèmes mathématiques.

La bonne nouvelle, c'est que TOI, parent, tu peux l'aider - même si tu es refractaire aux maths !


Blocage n°1 : Un manque de représentation mentale

Pour certains enfants, la lecture du problème est en soi une difficulté, qui peut se dépasser en lisant l'énoncé à haute voix pour l'enfant. Cela pourra s'accompagner d'une explicitation des mots difficiles.

Cependant, même une fois passé cette étape, certains enfants n'arrivent pas à se représenter la situation dans leur tête. On s'en rend compte facilement en leur demandant de raconter, avec leurs mots, ce qu'ils se passe dans le problème, ou bien de le représenter avec des personnages, ou encore de le mimer.

Cette difficulté s'explique par le manque d'expérience des enfants à s'imaginer une situation. En effet, devant un dessin animé ou un film, l'histoire est racontée devant nous, sans avoir à "la faire" dans sa tête. C'est aussi le cas dans les Bandes Dessinées dont rafollent les enfants.

C'est là que tu peux agir ! Tu peux contribuer à donner à ton enfant l'expérience dont il manque :

  • en l'incitant à lire des romans (dès que la lecture est suffisamment fluide)

  • en lisant à haute voix pour lui (ce que Charlotte Mason appelle la "lecture offerte"). Les livres "100 épisodes ..." aux éditions bayard sont vraiment parfaits pour cela. A choisir en fonction des centres d'intéret de ton enfant évidemment. (Quelques exemples sur amazon)

  • en lui proposant des podcasts audio, comme "Les Odyssées" (France Inter), racontées par l'inégalable Laure Grandbesançon. Teste, tu "risques" de prendre plaisir toi aussi et tu développera en prime ta culture générale !

Ces trois propositions permettront à ton enfant d'apprendre à "se faire" les histoires dans sa tête. Il appréhendra ainsi plus positivement les problèmes mathématiques.


Blocage n°2 : la peur de l'erreur

Certains enfants, face à un problème, ont trop peur de "râter" pour pouvoir oser.

Et pourtant ...

Malheureusement, il ne suffit pas de répêter à l'enfant qu'il a le droit de se tromper pour qu'il en prenne conscience véritablement.

Cela dit, certains livres jeunesse abordent ce thème, et permettent à l'enfant de l'entendre d'une autre manière. C'est le cas de "Ose" et "Un jour j'ai eu un problème" de l'inspirant Kobi Yamada (à qui j'ai consacré un article) ou de "Emma ne veut pas dépasser", de Celine Person (lien Amazon en attendant un article dédié).


Je vous propose de mettre en place, pour votre enfant, des situations sans enjeu majeur, où essayer, se tromper, re-essayer ... est la meilleure des options.

  • imprimer et afficher cette illustration de Elise Gravel (Clic sur l'image pour rejoindre le blog)

  • proposer régulièrement des puzzles, à faire seul ou en famille. Je t'en parlais dans ce post.

  • mettre à disposition de votre enfant des "jeux de défi", type Smart Game. Je t'en présente plusieurs dans cet article. Ces jeux ont comme point commun de proposer des situations qui ont nécessairement une solution, que l'on va obtenir en essayant avec persévérance. C'est exactement ce qu'il va falloir faire pour résoudre un problème de maths ...

  • offrir un atelier "Jeu d'énigmes" à ton enfant, avec moi à Campbon (clic si tu n'es pas loin et veux en savoir plus). J'ai créé ces escape-game pour les enfants en grande partie pour leur donner l'occasion de développer leur capacité à oser.

  • prendre un temps de bilan après avoir partagé un jeu de société avec ton enfant, pour comparer les stratégies et choix de chacun et pouvoir ensuite s'en inspirer. Je te le proposais déjà dans l'article sur le jeu "Karuba". Les jeux "Les inventeurs" et "Kingdomino" sont aussi tout à fait appropriés (liens amazon).

  • bânir les punitions de l'éducation que tu donnes à ton enfant. Cela ne fera pas de lui un enfant-roi, car cela n'empêche pas de poser un cadre respectueux de chacun. Je t'invite si tu en doutes à lire les livres de Isabelle Filiozat par exemple.

Rappelle-toi qu'il faut du temps pour acquérir cette compétence ... D'ailleurs nous, les adultes, avons aussi parfois du mal à rebondir après nos erreurs ! Montrer l'exemple à nos enfants, en disant devant eux "Je me suis trompée, et voilà ce que j'en tire comme enseignement ..." est aussi un bon moyen de les aider dans ce cheminement vers la conviction que l'erreur est source d'apprentissage.


Blocage n°3 : manque de confiance en soi

Face à un problème de maths, certains enfants se disent "c'est trop dur pour moi, je n'y arriverai jamais". Le chemin leur semble trop ardu, et cela empêche leur engagement dans la tâche.

Mes expériences en collège, de prof particulier et en école indépendante m'ont montré que dans la plupart des cas ce manque de confiance n'est pas inhérent aux mathématiques, et se retrouve dans d'autres aspects de la vie de l'enfant.

De même qu'un rapport positif à l'erreur, la confiance en soi se construit dans la durée.

Tu peux agir, en donnant à ton enfant des opportunités de résoudre par lui-même des problèmes du quotidien - et donc d'augmenter sa confiance en lui.

  • jouer avec lui au formidable jeu des éditions Placote "Sans problème". Dans ce jeu, l'enfant est invité à trouver des solutions inédites à des situations de la vie quotidenne. On y prend conscience qu'il peut y avoir plusieurs solutions à une même difficulté. L'enfant réalise aussi qu'il a les compétences pour imaginer des solutions non évidentes. (Au passage, cette maison d'édition de jeux de société, canadienne, avec un fort engagement éducatif et écologique est vraiment à découvrir - il y a plusieurs pépites ! C'est , ou un aperçu de leur offre sur Amazon)

  • faire tienne cette suggestion de Adele Faber et Elaine Mazlish (Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent) : "Soyez le coffre aux trésors de ses bons coups". En français plus commun, cela signifie : rappeler à ton enfant des moments où tu l'as vu résoudre par lui-même des situations problématiques.

  • te rappeler souvent cette citation de Dreikurs (la Discipline Positive) :

Bien sûr, notre rythme de vie est un peu dingue, entre l'école, le travail, la gestion de la maison, des devoirs, des douches, du linge, des repas ... Pffff ! Bien des fois, faire à la place des enfants est plus efficace, et demande finalement moins d'effort. Et pourtant ! En faisant à sa place, on ne développe ni son autonomie, ni sa confiance en lui. Ce ne sera pas toujours possible bien sûr, mais chaque fois que ça l'est fera un "bon coup" de plus dans le coffre aux trésors ;-)

  • Autant que possible, poser des questions au lieu de donner la solution - surtout quand l'enfant lui-même n'émet pas de demande claire.

Exemple vécu :

- "Maman, j'ai besoin de ma chemise blanche pour la pièce de théatre jeudi" dit Naël (9 ans)

- "Que vas-tu faire pour que ce soit possible ?" dit maman-moi

- "Si je mets une lessive maintenant, elle sera propre ?"

- "Oui, si tu penses aussi à la mettre à sécher"

Naël a lancé une lessive (heureusement pas uniquement avec sa chemise !), et m'a aidée à l'étendre ensuite. En posant une question plutôt qu'en prenant en charge la lessive, j'ai permi à mon fiston de trouver par lui-même une solution à son problème, de gagner en confiance en lui et en ses compétences (et en même temps, j'ai renforcé sa capacité à contribuer au quotidien de notre famille).


Ce qui est intéressant je trouve dans ces idées, c'est qu'elles ne nécessitent aucune connaissance en maths - elles sont donc accessibles à tout le monde.


Blocage n°4 : le manque de connaissances mathématiques

Il se peut que l'enfant comprenne tout à fait la situation, qu'il n'ait pas peur d'oser et qu'il s'engage avec détermination dans la résolution du problème ... et qu'il n'y arrive pas parce qu'il n'a pas acquis les connaissances mathématiques nécessaire à sa résolution (multiplication, sens des opérations, numération, ...).

On est ici dans une difficulté purement scolaire.

Et là, plusieurs possibilités s'offrent à toi :

  • (re)expliquer à ton enfant cette notion déjà abordée en classe, en t'aidant de la leçon et des exemples présents dans les cahiers,

  • faire appel à un professeur particulier, qui aura le recul pour accompagner ton enfant, en s'aidant éventuellement de pédagogies différentes de celles utilisées en classe (Montessori, ludopédagogie ...). Généralement, le parent n'est pas le mieux placé pour aider son enfant lorsque celui-ci manque de connaissance. En effet, dans de nombreux cas la manière dont l'enfant a abordées les notions en classe n'est pas celle que nous avons connue nous. D'autre part, la plupart du temps le parent n'a pas le recul sur la notion et la pédagogie nécessaire pour transmettre sereinement les connaissances à son enfant : le temps de travail tourne au conflit. Faire appel à un expert, extérieur à la famille, peut permettre de conserver de belles relations au sein de la famille, et de gagner en efficacité.

  • prendre RDV avec l'enseignant de ton enfant, pour déterminer avec lui s'il s'agit d'une difficulté ponctuelle, sur une notion en particulier, ou bien si les difficultés sont plus globales. Ensemble, avec votre double regard, vous pourrez déterminer si un bilan auprès d'un spécialiste est nécessaire.


Conclusion

J'arrive au bout de cet article particulièrement long.

J'espère qu'il te sera inspirant !

Je serai ravie de lire tes propres suggestions en commentaire.



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